C’est tous les ans la même histoire. On est heureux d’ouvrir les volets de la maison de famille et deux jours plus tard, tout le monde s’engueule. « Sauf à évoluer dans un environnement où chacun est centré, enraciné, et a suffisamment travaillé sur lui-même, la famille est… un panier de crabes », sourit Marie-Estelle Dupont. « Tout ce qui est délayé dans l’année par la distance géographique et les activités des uns et des autres se retrouve ici concentré dans un espace réduit, sans limite horaire. » Un huis clos chargé de souvenirs et de symboles qui réactive tous les vieux rôles. « La grand-mère qui ne s’est jamais remise du nid vide attend le remplissage de la maison comme la preuve de sa réussite familiale, la belle-mère épuisée chronique, le beau-frère et ses tocs, l’aîné burn-outé, la belle-sœur péremptoire, le grand-père qui ne se sent pas écouté, la petite dernière toujours petite à 40 ans et deux enfants… »
La solution ? Pour la psy, il n’y en a pas trente-six : « Limiter le TFO, le temps de famille obligatoire ! Faites votre part du boulot mais vous n’êtes pas obligé de tout faire ensemble et de passer quatre heures à table… Et le plus simple, c’est de le dire. » Le seul truc essentiel, selon elle, c’est de ne pas culpabiliser. « Un peu de diplomatie oui, mais pas trop de gentillesse. »
Marie-Estelle Dupont