Marie-Estelle
Dupont

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J'ai pas sommeil

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Le sommeil est probablement, avant même la sexualité chez les hommes, et la digestion chez les femmes, la fonction vitale la plus instable et la plus fragile.

Le bébé dont les réserves sont insuffisantes pour faire ses nuits, puis les dents ; l’enfant qui vit l’angoisse de séparation et les terreurs nocturnes ponctuant parfois l’acquisition du langage, deuil de la toute-puissance infantile ; l’adolescent secoué par le chaos hormonal de la puberté, la femme enceinte, l’adulte stressé par son travail ou déprimé par un deuil, l’anxiété, les douleurs, l’excès de fatigue, le manque d’amour peuvent perturber le sommeil. Les traumatismes ; Un choc émotionnel positif ou négatif. Une rencontre qui réactive des parties de nous que la vie nous avait demandé de mettre en veilleuse et nous redonne l’énergie de nous remettre en marche, pour nous ; La pré-ménopause, qui nous jette hors d’un corps vécu comme inhabitable parfois, indomptable comme à la puberté et fait ressurgir chez certaines des troubles alimentaires. Les douleurs arthritiques de sexagénaires acidifiés et déminéralises par une alimentation trop riche en alcool, gluten, et pesticides et insuffisante en minéraux et en bonnes graisses ; les décalages horaires, le manque d’activité physique, l’excès d’écran, les changements de literie, une alimentation trop riche ou insuffisante, ou inadaptée à notre système digestif ; une trop grande frustration refoulée qui tape à la porte, faute d’élaboration ou de satisfaction.

Et bien sûr un symptôme psychique ou une maladie mentale : l’anxiété et ses endormissements difficiles ou ponctuée  de réveils nocturnes, la dépression masquée et ses réveils précoces, la dépression franche et ses hypersomnies, la toxicomanie, l’alcoolisme, l’addiction aux jeux vidéos, la schizophrénie, la bipolarité et son hyperactivité nocturne ou son sommeil décalé avec son alternance d’hypervigilance et d’état quasi catatonique, les parasomnies neurologiques. Dis-moi comment tu dors, je te dirai ce qui cloche…

Depuis mon premier patient je n’ai pas eu deux fois la même cause ni la même réponse à un symptôme d’insomnie. Mes patients s’en sont débarrassés en se délestant d’émotions toxiques, de mémoires transgénérationnelles traumatiques (déportation notamment donnant lieu à des reviviscences sous forme d’hallucinations cénésthésiques ou de terreurs nocturnes), de métaux lourds perturbant leurs hormones, de deuils non faits concernant des relations du passé mal digérées, en apprenant à s’aimer inconditionnellement pour ne plus corréler leur sécurité interne à des exigences venues de l’Ego mais pas deux histoires identiques dans l’origine et l’issue. Et il importe de se déculpabiliser. S’il suffisait d’être équilibré pour bien dormir et que tous les mauvais dormeurs étaient atteints de pathologies mentales lourdes, ce serait peut être plus simple pour la nosographie, mais ce n’est pas la réalité. Il y a de grands psychopathes qui dorment très bien, et des personnes équilibrées qui traversent des insomnies rebelles et persistantes. Donc restons sur le cas par cas. Bien dormir implique un environnement suffisamment calme, un estomac pas trop vide et pas trop plein, des sécrétions hormonales normales, une fonction sexuelle satisfaisante, une vie émotionnelle suffisante mais pas excessive…

Le sommeil montre bien combien les interactions psychosomatiques sont permanentes et bidirectionnelles : un changement hormonal modifie l’humeur et l’humeur modifie les neuromédiateurs.

Les facteurs endogènes et exogènes se surdéterminent ou se compensent.

Endogènes émotionnels et psychiques (chagrin, colère, angoisse…), endogènes biologiques (facteurs génétiques, état immunitaire, taux de graisse insuffisant ou excessif, …)

Exogènes : environnementaux : décalage horaire, literie, température, saison…

Et à tout âge, chez un individu sain, le sommeil est fragile. Certains ont probablement une génétique et un psychisme qui les rend imperméable aux troubles du sommeil, ces amis incroyablement chanceux que ni un divorce, ni un tremblement de terre, ni un sevrage tabagique ne perturberont quand ils ont décidé de sombrer dans les bras de Morphée. Mais ils sont rares et tôt ou tard il leur arrivera de ne pas dormir, et ils trouveront d’ailleurs cela parfaitement intolérable, ce qui donnera lieu au dialogue suivant avec leur insomniaque de collègue « Mais sérieux mais comment tu fais avec trois heures de sommeil par nuit gars c’est un enfeeeeeer ». Et effectivement, je crois que l’on devrait considérer l’insomnie, comme les migraines, comme des handicaps invisibles. Ca ne se voit pas vraiment, et pourtant un univers sépare, dans un même open space, celui qui dort 7h d’affilée et celui qui lutte, celui qui n’a pas mal et celui qui s’arracherait les yeux de douleur au feu rouge et doit fuir un dîner pour s’allonger dans le noir, sous peine de vomir en public.

En effet, un français sur trois se plaint de troubles chroniques du sommeil et nous sommes les tristes champions de la consommation de somnifères. Or les inducteurs de sommeil ne sont pas forcément myorelaxants (certains sombrent, mais se réveillent courbatus et la mâchoire crispée), fatiguent le foie et rétrécissent le cortex limbique, participant avec la 5G, le sucre et le micro-ondes à de belles dégénérescences cérébrales. Chroniques ou ponctuels, les troubles du sommeil ont des effets papillon insoupçonnés mais réels. Ils déclenchent en cascade hypercortisolémie, troubles de la digestion, de l’appétit, stockage des graisses, prédisposition au diabète, irritabilité, baisse des performances sexuelles et cognitives, mais aussi musculaires pour les sportifs. Bref, une tannée. Morphée semble nous ignorer royalement, parfaitement indifférent à notre état de délabrement matinal avancé, à nos fins d’après midi douloureuses. Jusqu’au jour où miracle, on s’aperçoit que le soir est arrivé et qu’on a pété le feu toute la journée. Qu’on s’est levé sans douleur , sans céphalée de tension, sans maux de ventre. Qu’on a le cerveau en vacances même dans les embouteillages, tant la découverte de nuits complètes est un bain de jouvence. Retrouver un sommeil de bébé, plus  imperméable aux circonstances, après des années d’insomnie est un bonheur sans nom. J’ai longtemps souffert d’insomnie alors que mes patients en guérissaient et je me sentais désagréablement impuissante à me soigner ou à trouver un soignant qui avait une clé pour moi. Je traitais les autres mais je me débattais. J’avais soigné mes traumatismes, et mon fils comme son père dormaient parfaitement en toutes circonstances. Par quel mystère pouvais-je transmettre ce que je déplorais chaque matin de ne pas posséder au point de me sentir un imposteur avec mes patients concernés, lesquels guérissaient comme par magie en quelques séances, en quelques mois pour les cas les plus difficiles ? Je me resservais un café sans trouver la réponse. Et puis la clé fut pour moi dans un traitement contre des métaux lourds qui déréglaient tout mon système endocrinien et donc nerveux central. Je dors comme un bébé, sans consommer quoique ce soit pour cela, hormis deux cures par an de gélules contenant un mélange de plantes et de mélatonine pour leurs effets antioxydants sur le cerveau. (Notamment, ils nettoient les toxines cérébrales et, comme le magnésium threonate (forme spécifique, particulièrement biodisponible et qui migre en quelque sorte sur les cellules du système nerveux central), ont des capacités régénératrices importantes sur le cerveau). Et les rares insomnies correspondent à des évènements très précis dont je m’étonne qu’ils ne perturbent qu’une seule nuit. Chacun sa clé, donc.

L’enfant étant particulièrement enclin à exprimer ses émotions avec son corps, son endormissement et la qualité de son sommeil sont un baromètre sensible de son climat intérieur.

Et la rentrée arrivant on me demande “comment les préparer à reprendre le chemin de l’école? » L’enfant à mille raisons de mal dormir sans aller jusqu’au harcèlement scolaire. Le meilleur copain qui a déménagé, maman qui rentre tard alors on se force à veiller en attendant le câlin du soir, rituel non négociable pour accéder au pays des rêves, maman dont le ventre s’ arrondit et abrite un mystérieux rival, la 5G qui nous met la tête dans un micro-ondes à notre insu sous prétexte d’être plus efficaces…

Et les parents épuisés, arrivent en séance en me disant, il est venu dans notre lit. Je fronce les sourcils. Pas d’enfant dans le lit. Jamais. Pour le câlin du matin oui. Mais jamais la nuit, jamais le soir et jamais en cas de maladie. Sinon il pensera qu’être malade a des avantages considérables. Donc autant de câlins le dimanche matin, jusqu’à midi si vous voulez avec bataille d’oreillers dans les règles de l’art mais jamais d’enfant dans votre lit la nuit. On fait une heure de câlin dans sa chambre si les dents font bobo ou qu’un chagrin rougit les yeux, ou tout simplement parce que les câlins sont les meilleures vitamines au monde et que c’est super bon, mais dans sa chambre ou dans le salon, pas dans votre lit, car un enfant ne peut pas dormir convenablement en grandissant s’il a pris l’habitude de dormir dans le lit de papa et/ou maman. Chacun son espace psychique et physique. Liquider l’Œdipe n’est déjà pas une mince affaire alors on s’appuie sur la différence des générations et chacun dort dans son lit. Rappelons qu’un enfant pour construire sa pensée, son intelligence et ses capacités cognitives, a besoin de supporter une aire de solitude et de ne pas être assailli par l’excitation. S’il dort collé au corps de ses parents, comment ne pas être envahi de questions et de pulsions ?Pour avoir sa sexualité propre il importe d’être décollé du lieu où se joue la vie d’amants de ses parents. le destin d’un enfant est de nous quiter, dormir avec lui réquemment le maintient dans le giron. Se différencier sera un vrai challenge, ne lui sabotons pas ses limites et ne sabotons pas notre vie sexuelle. Et si elle est inexistante ne l’utilisons pas comme un bouchon affectif censé nous rassurer après une séparation douloureuse pour nous mais avant tout pour lui. En matière d’individuation, les pointillés sont à bannir. Il y a toi, et il y a moi. Et ce n’est pas interchangeable. Moi peut passer des heures auprès de toi parce que je suis ta maman et je t’aime et tu as le droit d’avoir envie d’un câlin, mais l’espace de maman c’est l’espace de maman. Et tu as besoin d’avoir le tien. D’abord pour rêver et plus tard pour y inviter ton amoureuse à toi. Mais le lit de papa et maman, c’est le lit des grands. Donc vous lui donnez un tee shirt avec votre parfum s’il a le blues et vous retournez dormir dans votre lit. Vous économiserez coups de pieds et ronflements de marcassins propres au bébé. Et s’il est malade on se relève et on va dans sa chambre, pas l’inverse. Il n’y a pas de mais. Parce qu’on n’a pas le choix. Le sommeil nécessite la sérénité et un enfant ne construira aucune sérénité s’il a besoin d’être le prolongement de sa mère pour exister. Donc on avalera un hectolitre de café à 7h du matin pour marcher jusqu’à la station de métro s’il le faut parce qu’on a veillé sur sa fièvre dans le fauteuil de sa chambre mais ce sera chacun son lit. Et si vous devez dormir avec lui parce que vous êtes en transit dans un aéroport, vous lui expliquez que ce n’est pas la norme.

Alors si la rentrée approche et vous angoisse, commencez par respirer. L’enfant a l’art et la manière, telle une éponge télépathique, de capter ce qui vous inquiète. Ne créez pas le problème en l’imaginant.

L’esprit informe la matière, si vous avez une appréhension, elle risque de se réaliser. Bercer un enfant en étant tendu est moins efficace qu’en étant détendu.

Tout notre boulot de parents consiste donc à apprendre le lâcher prise, ce qui signifie, concrètement : être détendu même si on est rétamé de fatigue pour ne pas créer un cercle vicieux de tension. Donc être claqué mais « relâche » comme dirait un italien. Lâcher prise sur l’épuisement, accepter d’être fatigué, que c’est une période, plutôt que se mettre et lui mettre la pression parce que c’est interdit de nos jours d’avoir des cernes et d’être pulvérisé de fatigue. L’enfant est un bon pédagogue pour ça. On apprend à être explosé de fatigue et fou de bonheur en même temps, l’euphorie compensant un temps la suractivité de nos surrénales.

Concrètement comment faire avec 4 enfants dont un ado et un bébé qui rentrent de vacances à la mode horaires espagnols, n’ont aucune envie de retourner à l’école ou d’aller faire un petit dodo avec Balou parce que quand même c’est tellement rigolo de défaire discrètement tout le linge que maman vient d’étendre dans la lingerie et de se faire griller ensuite en posant maladroitement un genou sur un camion de pompier dont la sirène hurlante vient de nous flinguer les relations diplomatiques avec la copropriété. Hein ? Tchoupi ? Tu proposes quoi mon lapin avant que maman décide de se louer une chambre à l’année à l’ibis de la Défense ? D’autant que ton demi-frère passe un oral demain et que papa opère à 7h ????

Gloussements de rire dans un pyjama oui oui intégral avec salivation euphorique sur un lego nous signifiant que notre communication non verbale n’est clairement pas congruente avec le message émis. Manifestement, c’est un échec.

Maman va probablement se petit suicider en avalant un tube de petit marseillais à la pêche après avoir lu l’horoscope de Elle pour voir si elle a une chance de gagner un séjour aux Maldives pour une seule personne. Ou même à l’APHP en fait, avec les draps jaunes et un lit à roulettes, ce serait byzance. Et maman maudit son enfoiré de prof de yoga vegan, hippie, rital et sans enfant qui l’accueillera demain en mangeant des graines de courge parce que c’est diurétique et que namasté ma belle c’est oune plasir énooolme dé té voir à l’atélier cé matin aloré ! qué tou es belle, ma ché ! la dona francese c’est inecroyable qué elle est soupel sexy !

Oh la la il va prendre une tarte Pavarotti et elle sera pas vegan moi jte l’dis, s’il me dit que mon diaphragme est trop haut et mes alignements obliques je lui colle ma manucure assassinée au bepanthen dans la tronche. Tendue moi ? tu déconnes, j’ai posté un selfie de moi en lotus en Corse sur insta y a deux jours je suis au top.

Bref avant j’avais des théories, maintenant j’ai Théophile. Et pourtant, la bonne nouvelle de ce papier, c’est qu’il existe entre votre enfant et vous un lien qui fait de vous le meilleur médecin qui soit pour ses difficultés éventuelles d’endormissement.

Dormir, c’est quitter. Pour quitter, il faut être sûr de retrouver : un enfant qui a du mal à dormir peut avoir des angoisses de séparation (a-t-il vécu un abandon imaginaire ou réel, même court, mais non expliqué ?). Avez-vous des angoisses de séparation (êtes-vous fusionnel avec votre conjoint, avez-vous peur d’être abandonné, avez-vous un sentiment de culpabilité à laisser votre enfant avec quelqu’un d’autre meme un jour où vous ne travaillez pas).

La séparation extrême c’est la mort, donc un trouble de sommeil peut masquer une angoisse de mort (si vous avez appris enceinte que votre père avait un cancer du poumon, le bébé a pu sentir votre chagrin et votre angoisse sans comprendre qu’elle ne le visait pas puisqu’il n’est pas différencié).

Est-ce que vous ou votre enfant avez des angoisses de séparation, voire de mort ?

Autrement dit y a t-i-l une maladie, un deuil, un divorce en cours, un déménagement à prévoir ou autre évènement dont vous n’avez peut-être pas parlé avec l’enfant qui expliquerait une tension ou une émotion palpable que l’enfant, hyperperceptif et en hyper empathie avec son environnement, aurait capté ?

2° hypothèse, les hypothèses n’étant jamais exclusives les unes des autres.

Votre enfant a-t-il un inconfort corporel (la canicule est facile à déceler, mais peut être a-t-il mal au ventre depuis des années à cause d’une béance du cardia non diagnostiquée qui lui donne un RGO, ou pour lequel on a donné un inhibiteur de la pompe à protons ce qui est très mauvais et artificiel) : sa digestion est elle correcte de façon certaine pour le lactose, le blé, les fruits, etc ? Ce n’est pas certain. Même s’il n’y a pas d’allergie, il peut avoir des intolérances et les intolérances énervent. Le ventre est le lieu de synthétisation des neuromédiateurs. Quand toute votre muqueuse intestinale est irritée par un aliment que vous digérez mal, même si vous l’adorez et que vous en réclamez encore, votre cerveau ne reçoit pas la sérotonine nécessaire car celle-ci est détournée dans le système nerveux périphérique pour calmer les micro inflammations et la douleur. Donc essayez de virer tout ce qui est industriel et de lui faire manger des choses bio et peu irritantes en examinant si une catégorie pose problème. Si c’est le lait, on supprime les yaourts, les glaces, le chocolat au lait, etc et trois mois plus tard on réintroduit tout doucement. (et on arrête d’écouter le lobby qui vous raconte que le calcium c’est dans le lait de vache. le calcium c’est dans les amandes, les fraises, les brocolis, et plein d’autres aliments). Aujourd’hui on peut facilement adapter l’alimentation d’un enfant à la maison. la galère c’est la cantine, mais si à la maison vous changez déjà il sera soulagé. Ensuite vous lui expliquez, les enfants peuvent être autonomes dans leurs choix alimentaires très petits. Ils sont très contents d’apprendre et d’appliquer. J’ai soigné les troubles du sommeil d’un enfant uniquement par l’alimentation.

Le sucre est mauvais, les produits laitiers et le gluten peuvent l’être. Le sucre est une drogue dure qui dérègle toutes les hormones. Les amidons, soit disant féculents vecteurs d’énergie, sont, comme le fructose des fruits, à consommer avec modération pour bien dormir. Ils ont tendance à se coller sur la paroi intestinale et à gêner l’oxygénation, donc l’assimilation des nutriments. Les céréales du petit déjeuner sont véritablement une hérésie. Le cerveau s’éveille avec des protéines animales et du bon gras. Si vous donnez des céréales, ou du pain, et de la confiture ou autre sucre rapide, le coup de barre de 11h est assuré, l’indiscipline et les difficultés de concentration augmentées. des oeufs, du jambon, du fromage, du beurre de cacahuètes, équilibreront la glycémie et augmenteront la dopamine cérébrale, le fameux neuromédiateur de la motivation. donc le carré de chocolat et le fruit, vous le gardez pour 16h, le seul moment où votre cerveau a besoin de sucre pour fabriquer de la sérotonine. Et comme votre enfant est un futur adulte, vous l’aide en lui donnant tout de suite ce dont il a besoin, histoire de ne pas cramer son capital santé avant la fin de sa période de croissance. ca veut pas dire le priver de frites, ça veut juste dire vérifier qu’il a sa dose de produits bruts et sains au bon moment de la journée pour être bien dans son corps et son cerveau. Les céréales au petit déjeuner, c’est vraiment leur demander de se concerntrer avec un boulet dans le ventre. sans parler des pesticides et du glyphosate, des émulsifiants et des conservateurs, des colorants ajoutés aux céréales. bref le bol vous fait moins rêver je pense. Alors qu’une bonne omelette ou des galettes de sarrazin (le sarrazin n’est pas une céréale) n’alourdiront pas son intestin et ne perturberont pas sa glycémie, donc son humeur et sa concentration seront au top.

Donc suivre la chronobiologie aide beaucoup le sommeil, surtout si vous lui faites faire une cure de magnesium marin de bonne qualité pour la détente et la concentration. Pour les touts petits, verser une ampoule de plasma marin dans la purée à la place du sel permet de limiter les crampes abdominales et de les aider à bien dormir.

Un inconfort corporel peut être ponctuel (hernie, etc) mais aussi lié à une de ses fonctions sensorielles : s’il est hypersensible des oreilles, ou qu’un de ses yeux fonctionne mal, avant l’école on ne s’en rend pas forcément compte et cela peut créer des maux de tête.

Le corps étant le théâtre des émotions, il ne suffit pas de se coucher baigné et le ventre plein pour trouver les bras de Morphée. Demander à notre enfant le soir en le retrouvant après une longue journée dans le monde extérieur « De quelle couleur est ton petit coeur ? » en établissant avec lui le code qui lui parle (rouge pour la colère, vert pour la peur chez certains mais pour d’autres rouge pour l’amour, rose pour l’excitation, jaune pour la joie, chacun son imaginaire), lui permet d’apprendre à identifier et verbaliser ses émotions et de les déposer quelque part, ce lieu étant le lien affectif. Ce qui est partagé est à moitié dégagé. Et bien sûr il vous renverra la question. Et cela lui fera du bien de vous savoir en vérité avec vous mêmes, tantôt joyeux, tantôt déçu, tantôt en colère, tantôt émerveillé. Votre enfant pourra rêver son agressivité en s’imaginant dompteur de lion, alors qu’une émotion non identifiée restera fichée dans son corps comme une source d’excitation qui n’a pas trouvé à se réguler.

Votre enfant est-il beaucoup exposé aux écrans ? (majorer le temps calculé de 20%, c’est toujours plus qu’on ne pense). Pourriez-vous remplacer la tablette par une montagne de legos, playmobiles, feuilles de dessins, livres, livres audio, tippie et autres activités qui mobilisent son imaginaire tout en le calmant par une activité motrice douce et créative ? (quand il aura fait l’inventaire de tous les cheveux et casques des playmobiles, il aura plus envie de dormir qu’en regardant son grand frère jouer à Fortnite. Surtout s’il compte aussi les épées et les catapultes des playmobiles). Trêve de plaisanterie, les écrans désynchronisent le cerveau par une lumière « bleue » qui acidifie et dérègle l’horloge interne. Pour s’endormir il faut faire baisser la température corporelle (les écrans chauffent) et la lumière. Donc lumière douce, petit livre, peluche, câlin, dodo. Un enfant n’est pas censé avoir peur du noir. En fait c’est l’adulte qui a peur qu’il ait peur dans le noir s’il se réveille, mais le monde intra utérin est sombre. Donc allumer les toilettes pour qu’il ne trébuche pas oui, mais laisser de la lumière dans sa chambre n’a aucune utilité. La nuit c’est fait pour dormir, mais pour dormir, c’est plus facile s’il fait nuit…

Les massages les aident également à s’endormir. lui masser le crâne ou les pieds quelques minutes va le détendre par un contact tactile ample et rassurant. Il s’endormira beaucoup plus vite que si vous le grondez ce qui maintiendra ses ondes cérébrales en mode éveil. Vous pouvez le masser autour des yeux, das les cheveux, doucement et en parlant sur l’expir. Les voix aigues sur l’inspir énervent, les voix basses sur l’expir hypnotisent. Garçon ou fille, un petit aime en général beaucoup ces massages qui ne nous prenent que quelques minutes et qui lui donnent à la fois la tendresse du câlin et l’importance d’un grand « massé par maman », qui malaxe, pétrit, caresse, avec la paume et le bout des doigts sourcils, joues, menton, oreilles et tutti quanti. Et comme la peau provient de la même couches de cellules embryologiques que le cerveau, quand vous parle à sa peau, vous parlezz à son cerveau. Il sécrète des endorphines et s’apaise. Et le bonheur étant souvent contagieux en famille, vous baillez…

Pour qu’ils dorment assez tôt pour l’école évidemment on essaie malgré les contraintes de bannir repas tardifs, écrans (Ok pour le dessin animé le matin mais jamais de télé le soir après l’école. Les films c’est le week end. Sinon le sommeil sera moins réparateur. Lire protège de la dépression donc on dévore Harry Potter sous les draps ou les Fables de la Fontaine illustrées ), et sport en fin de journée. Faire monter le cardio après 17h vous prépare une course poursuite pour arriver à les coucher. Quel que soit son âge, vous avez le pouvoir de communiquer du calme à votre enfant, sans coercition. Et même si vous êtes vous même épuisé. Vous êtes son parent, donc vous êtes la meilleure aide possible pour votre enfant si vous avez confiance en lui et en vos capacités de parent. A condition bien sûr d’avoir fait le deuil de l’enfant rêvé pour accueillir pleinement l’enfant réel qui est bel et bien là, tout prêt à vous surprendre.

Marie-Estelle Dupont

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